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suivre ce blog administration connexion + créer mon blog le blog de lutece 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 > >> 23 avril 2015 4 23 / 04 / avril / 2015 17:22 découverte d'une tombe princière du vè siècle av. j.c. depuis octobre 2014, une équipe d’archéologues de l’inrap fouille, sur prescription de l’état (drac champagne-ardenne), une tombe princière datée du début du ve siècle avant notre ère, dans un complexe funéraire monumental exceptionnel, à lavau (aube). une tombe princière exceptionnelle au centre d’un tumulus de 40 m de diamètre, le défunt et son char reposent au cœur d’une vaste chambre funéraire de 14 m², une des plus vastes recensée par les archéologues pour cette période de la fin du premier âge du fer (le hallstatt). sous les niveaux d’effondrement du tumulus, la tombe contient des dépôts funéraires d’une richesse digne des plus hautes élites hallstattiennes. disposés dans un angle, les objets les plus fastueux se composent de bassins, d’une ciste (seau) en bronze, d’une céramique fine au décor cannelé, d’un coutelas dans son fourreau. la pièce maîtresse du dépôt funéraire est un chaudron en bronze, d’environ 1 m de diamètre. ses quatre anses circulaires sont ornées de têtes d’acheloos, dieu-fleuve grec ici représenté cornu, barbu, avec des oreilles de taureau et une triple moustache. le bord du chaudron est également décoré de huit têtes de lionnes. l’œuvre est étrusque ou grecque. à l’intérieur du chaudron repose une oenochoé en céramique attique à figures noires : dionysos allongé sous une vigne fait face à un personnage féminin. il s’agirait d’une scène de banquet, un thème récurrent de l’iconographie grecque. la lèvre et le pied de cette cruche sont sertis d’une tôle d’or, soulignée d’un décor de méandres en filigrane. elle est la plus septentrionale à ce jour. ce service à boisson d’origine gréco-italique reflète les pratiques de banquet des élites aristocratiques celtiques. principautés celtiques et cités-états étrusques ou grecques la fin du vie siècle et le début du ve siècle avant notre ère sont marqués par le développement de l'activité économique des cités-états étrusques et grecques d’occident, marseille en particulier. à la recherche d'esclaves, de métaux et de biens précieux (dont l’ambre), les commerçants méditerranéens entrent en contact avec les communautés celtiques continentales. celles maitrisant les voies naturelles de communication, en particulier dans la zone des interfluves loire-seine-saône-rhin-danube, profitent de ce trafic et voient leurs élites acquérir de nombreux biens de prestiges dont les plus remarquables sont retrouvés enfouis dans de monumentales tombes tumulaires – à la heuneburg et hochdorf en allemagne par exemple, à bourges, vix et maintenant lavau. un espace funéraire, lieu mémoriel la vocation funéraire de ce site est remarquable, notamment par sa pérennité. des tombes à incinération et des tertres circulaires délimités par des fossés sont mis en place dès la fin de l’âge du bronze (vers 1300 à 800 avant notre ère). leur succède, au cours du premier âge du fer, un guerrier et son épée en fer ainsi qu’une femme parée de bracelets en bronze massif. vers 500 avant notre ère, des fossés de près de trois mètres de profondeur unissent au sein d’un même ensemble monumental ces anciens monuments funéraires et le récent tumulus princier. cet espace mémoriel est encore en usage à la période gallo-romaine : les fossés du tertre sont curés, des sépultures antiques occupent désormais l’espace. la connaissance des principautés celtiques renouvelée la fouille de la sépulture de lavau renouvelle aujourd’hui la recherche et nos connaissances sur le phénomène princier du premier âge du fer en europe occidentale. mieux conservée que les tombes à char de vix (côte-d’or) et d’hochdorf dans le bade-wurtemberg (allemagne), celle de lavau bénéficie aujourd’hui des dernières méthodologies et techniques développées par l’inrap et déjà mises en œuvre lors de la fouille de la tombe à char de warcq (ardennes). ainsi une équipe interdisciplinaire, d’une grande complémentarité, œuvre sur le terrain, pour faire de ce chantier une opération préventive exemplaire. source : inrap.fr repost 0 published by lutece - dans les gaulois commenter cet article 8 avril 2015 3 08 / 04 / avril / 2015 17:24 la pêche en armorique romaine les armoricains de l’époque romaine appréciaient particulièrement les coquillages marins, ces « fruits de mer » dont on pouvait, sans trop de peine, faire une abondante cueillette dans les estrans mis à nu par le reflux de la marée. tous les établissements romains de la région livrent en effet d’appréciables quantités d’écailles rejetées après consommation, les espèces les mieux représentées étant les patelles, les moules ( mytilus edulis ) les palourdes, les ormeaux ( haliotis tuberculata ), les oursins ( paracentrotus lividus ), les bigorneaux ( gibbula magus , littorina obtusata ), les olives de mer ( tellina tenuis , donax vittatus ) et surtout les huîtres dont raffolaient des gallo-romains. certaines de ces espèces - les pourpres, en particulier - peuvent avoir servi à la confection de colorants, mais il est indéniable que la plupart de ces coquillages étaient destinées aux plaisirs de la bouche. au ier siècle de notre ère, strabon vantait déjà les huîtres de l’étang de berre et pline celles du médoc, tandis qu’au ivème siècle le bordelais ausone chantait - avec des raffinements dignes du plus fin des gastronomes - les diverses espèces croissant en gaule : à mon avis, les meilleurs de toutes, nourrissons de l’océan médocain, ont porté le nom de bordeaux, grâce à leurs admirateurs, sur la table des césars, les a rendus aussi fameuse que notre vin... elles ont la chair grasse et blanche, un jus doux et délicat, où une légère saveur de sel se mêle à celle de l’eau marine. derrière elles, mais très loin, viennent celle de marseille... il y a des amateurs pour les huîtres de la mer armoricaine, pour celle que ramasse l’habitant de la côte des pictons ( epist . ix). la découverte de très nombreuses valves d’huîtres dans les villes et les villae de l’armorique romaine - dix kilos dans un seul dépotoir à la villa de kervenennec en pont-croix (finistère), par exemple - montre à l’évidence que les armoricains partageaient les goûts du poète en ce domaine, et que ces mollusques n’étaient pas seulement dégustés dans les établissements proches des côtes, mais aussi dans les agglomérations situées à l’intérieur des terres - ainsi rennes ou carhaix - vers lesquels elles étaient transportées par route, sans doute serrées dans des bourriches, avant d’être ouvertes à la flamme ou à l’eau bouillante (ausone, epist . v), pour le plus grand plaisir des convives. l’abondance de ces dépouilles donne d’ailleurs à penser que les espèces rencontrées - plates et creuses - pouvaient être cultivées et non seulement glanées. si les coquillages marins ne jouaient pas sans doute un rôle essentiel dans la nourriture des armoricains, à base de céréales, de légumes et secondairement de viande, il n’en constituait pas moins un complément apprécié, et l’on ne s’étonnera donc pas qu’ils aient été, d’une certaine manière, intégrés à l’art régional, tant dans la fresque du bâtiment de langon en ille-et-vilaine (représentation d’oursins et de solens) que dans la décoration peinte des termes du iiième siècle (application de palourdes, de bigorneaux, d’olives de mer dans le plâtre frais, mais aussi figuration de poissons au ris en douarnenez et au hogolo en plestin-les-grèves). il est en revanche surprenant que l’on n'ait pas signalé la mise au jour, sur les sites romains d’armorique, de carapaces de crustacés, crabes, langoustes ou homard, bien que ces derniers soient souvent représentés sur les céramiques décorées du sud et du centre de la gaule, et qu’ils figurent en bonne place dans l’inventaire des espèces marines du golfe de gascogne que dresse sidoine apollinaire. des cétacés venus s’échouer sur le rivage devait parfois faire de